L’association d’élus fédérant les villes moyennes, Villes de France, a publié le premier palmarès des centre-villes dynamiques en partenariat avec MyTraffic leader européen de l’analyse du flux piéton. Bastien Régnier, directeur général de Villes de France, revient pour Territoires Audacieux sur les résultats.

Pourquoi avoir lancé cette démarche ?
Nous avons souhaité lancer ce baromètre dans cette période compliquée pour montrer que le volontarisme politique pouvait produire des résultats. La situation est complexe dans nos villes. Mais il ne faut pas l’éluder que le programme Action Coeur de Ville commence dans les villes moyennes à produire des effets. Nous l’avons vu dans toutes les dernières enquêtes réalisées par Villes de France. Les villes moyennes bénéficient d’une nouvelle attractivité. Notre idée a été de voir ce qu’il s’est passé pendant la crise et quels sont les centre-villes ayant le mieux résisté. Nous voulions faire émerger des bonnes pratiques.
Les villes moyennes ont-elles gagné en attractivité pendant la crise du Covid-19 ?
Tout à fait. Au mois de septembre, nous avons sorti notre deuxième édition de notre baromètre des territoires. Il a confirmé une dynamique observée un an avant sur l’attractivité des villes moyennes. Nous l’avons effectué après le confinement. Il y a eu une prise de conscience pendant le confinement, notamment chez les habitants des grandes villes, qu’ils n’avaient pas la meilleure qualité de vie. Il y a également une évolution des modes de travail. Le développement du télétravail, même 2 ou 3 jours sur 5 peut conduire à réinventer les modes de vie.
Quelles sont les bonnes pratiques observées ?
Il y a cinq grands facteurs identifiés. Le premier concerne la re-concentration des activités. Il s’agit de venir casser ce que l’on appelle des cellules vides pour mettre des commerces de taille plus grande. Cela permet de rajouter du flux en centre-ville. Le deuxième point correspond à un gros travail autour des mobilités. Il faut viser un équilibre entre accessibilité et pacification du centre-ville. Le troisième correspond aux actions liées au patrimoine avec notamment la rénovation des façades des cœurs de ville. Enfin, il y a eu des actions autour de l’animation commerciale avec le recrutement d’un manager de centre-ville et nous observons dans de nombreuses villes un tissu de commerçants pro-actifs. Il est vrai aussi que le Covid a favorisé les commerces de proximité.
Quelles sont les villes qui combinent le mieux ces bonnes pratiques ?
Dans le top 3, nous avons Villefranche-sur-Saône, Chambéry et Pau. Ce sont de vraies villes moyennes et elles sont réparties sur l’ensemble du territoire. Ce qui est intéressant, c’est voir que les recettes de succès ont été appliquées partout. Les mêmes outils ont permis de recréer du flux dans le centre-ville et donc une dynamique. Il faut s’en inspirer. Nous devons aider les français à reprendre l’habitude de venir dans leurs centre-villes. Pour cela, il faut leur proposer des services, de l’habitation et de la vie. Tout cela va créer un cercle vertueux.
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