Plaisance – La Moulinette : un tiers-lieu rural comme pari pour une nouvelle vie
Jusqu’où peut aller un rêve d’amis lorsqu’il est abordé avec sérieux et motivation ? Le collectif de La Moulinette, basé à Plaisance (Falgueyrat) dans le Grand Bergeracois, tente d’y répondre depuis deux ans, avec le lot d’idéaux, de labeur, de difficultés et d’aides que comporte un tel projet. Objectif : vivre, œuvrer, dynamiser le territoire avec comme point central un tiers-lieu.
Rencontre avec deux de ses membres, Anngaël Arthus-Mansour et Clément Stoltz.
Pour démarrer, pouvez-vous nous présenter le collectif dont vous faites partie ?
Clément Stoltz : La Moulinette est un site où nous sommes six à vivre, chacun avec ses activités. Nous sommes deux sur l’association : je m’occupe de l’action socio-culturelle et Anngaël est dédiée à l’accueil inconditionnel des gens et à l’accompagnement de projet.
Anngaël Arthus-Mansour : À La Moulinette, nous avons Estelle et Julien qui sont sur la SCEA maraîchage avec la ferme de La Moulinette; Sandra et Manu sont en formation puis développeront leur activité : Sandra est sur la ferme florale et Manu s’occupe des cabanes de La Moulinette, un service d’hébergement atypique. Aujourd’hui, on monte tous nos projets. La SCEA Maraîchage est le plus avancé parce que sans l’outil de production maraîchage, il nous manquait le liant, ou au moins l’objet de curiosité, d’expérimentation, d’innovation, etc. Nous avions ensuite envie de mettre tout cela en mouvement. Clément s’oriente sur l’approche culturelle, tandis que je suis plus sur l’accueil des personnes et l’accompagnement de projets. Nous avons aussi le souhait de faire une ferme pédagogique.
La Moulinette : un projet de vie collective construit de toute pièce par un groupe d’amis
Justement, quelle était votre utopie de départ ? D’où part ce projet ? Racontez-nous le cheminement de cette idée.
C.S. : Quelques mois après le confinement, à la fin de l’été 2020, Anngaël, Julien et Max – un septième membre qui s’est finalement retiré – se questionnaient beaucoup sur leurs vies lors d’apéritifs entre amis. Ces questionnements ont été pris au sérieux et ils ont construit autour. Nous avions envie de développer un projet en commun autour du maraîchage, de l’élevage, et d’un lieu qui rassemble tout un chacun. Nous avons donc fixé des réunions minimum toutes les deux semaines. Plus ça avançait, plus nous pensions que c’était faisable, que nous en avions les moyens. Nous avons fait une soixantaine de visites en dix mois, en Dordogne. Puis nous avons découvert ce terrain à Plaisance en mai 2021.
Quelles ont été les démarches une fois que vous avez trouvé le terrain ?
A.A.-M. : Ce fut un véritable parcours du combattant. Heureusement qu’en tant qu’animateurs de formation, on est habitué aux jeux de piste (rires). D’abord, le montage financier pour avoir le terrain a été très compliqué. On avait décidé de monter une SCI pour avoir une structure juridique qui porte le foncier. Sauf qu’à six, nous n’étions pas solvables. Face aux banquiers et à leur réticence, l’un des couples a fait la demande de crédit tout seul et l’ont obtenu à deux… alors qu’à six ça ne passait pas.
C.S. : Avant que le prêt soit accepté, nous venions déjà chaque week-end pour enlever les ronces, ranger, nettoyer et rendre le tout habitable. Il y a donc une maison principale, et une longère avec des boxs à chevaux que nous sommes en train de transformer en deux maisons distinctes. D’ici un an, l’idée est que chaque famille intègre son espace de vie privée au sein de notre lieu collectif.
Dans un tel projet de vie collective, comment gère-t-on les intérêts personnels de chacun ?
A.A.-M. : Notre plus grande problématique est d’articuler à la fois projets personnels, privés et professionnels. Comment travailler pour le bien du projet sans se négliger soi-même ? Nous sommes constamment dans cette recherche d’équilibre. Au gré des visites, nous faisions des travaux de groupe. Nous avons ainsi travaillé tout le projet associatif en incluant les valeurs et objectifs communs. Nous nous sommes très vite positionnés sur de la paysannerie et non sur de l’agriculture conventionnelle. Nous avons ensuite abordé la gestion du collectif : comment s’organiser, comment travailler, comment mener des réunions, comment gérer des conflits. Lors du montage de la SCI, nous avons travaillé sur le Pacte des associés. Anticiper ce qu’il se passe, s’il y en a un qui s’en va, si un couple se sépare, s’il y en a un qui meurt, si quelqu’un veut juste vivre ici et non plus travailler sur le site. Nous avons pensé à tous les “scénarios catastrophes”.
Comment avez-vous établi l’aspect économique du projet ? Quelles seront les principales sources de revenus ?
C.S. : Chacun est quelque peu responsable du développement économique de sa partie. Pas forcément seul, car on y réfléchit à plusieurs mais surtout car chaque activité pro alimente la réussite et la notoriété des autres. Notre association a besoin des maraîchers et fleuristes pour ramener des gens sur les manifestations, donner du poids à nos actions. En même temps, on va ramener de la clientèle au maraîchage et aux fleurs. On est vraiment dans une démarche de s’alimenter les uns les autres.
A.A.-M. : Il y a aussi de vrais ponts entre les différentes activités. Avec l’association, on compte faire venir des écoles, des AESH sur la terre de production de la SCEA maraîchage pour expérimenter, faire des jardins partagés ou découvrir la ferme pédagogique. Juridiquement, c’est la SCEA qui portera cette activité, mais c’est l’association qui l’animera.
Implanter un tiers-lieu en zone rurale : enjeux, freins, démarches et aides
Quelle est votre définition d’un tiers lieu ? Comment fait-on pour en animer un ?
A.A.-M. : Un tiers-lieu est un endroit qui n’est ni le travail ni la maison; et qui est à la fois à la maison et le travail. C’est donc une troisième partie de la vie qui peut être toute la partie sociale, où l’on peut travailler en espace de coworking, où l’on peut développer sa vie sociale, réaliser ses projets et avoir un certain épanouissement personnel. C’est donc plus qu’un lieu privé, plus qu’un lieu d’habitat et en même temps, plus qu’un lieu de travail puisque c’est un vrai lieu d’expression, tout simplement.
Pour animer La Moulinette, nous sommes actuellement dans la phase de mise en réseau, et travaillons aussi sur la recherche de portage politique.
C.S. : Nous estimons qu’il faut traiter avec le carcan politique. Cela évite de se couper d’une partie de la population, de rencontrer des gens qui sortent de notre réseau primaire de connexion sociale. En plus de l’aspect fédérateur, cela permet d’avoir accès à des subventions.
Quand on lance un projet aussi nouveau et avec autant d’entités différentes, comment est-ce qu’on le fait connaître ? Comment on explique clairement ce à quoi il va aboutir ?
C.S. : On prend beaucoup l’apéro. (rires) Alors c’est une demi-blague, car ça implique beaucoup de relationnel. On invite beaucoup les gens à nous rendre visite au tiers-lieu. On se déplace aussi pas mal. Nous avons constitué un premier cercle d’amis qui vont parler de nous ça et là pour nous faire connaître. À force d’aller vers les gens et de les recevoir, certaines personnes qu’on ne connaît pas encore parlent de nous à d’autres.
A.A.-M. : Nous sommes clairement des obsessionnels du lien social. Quand on va à la librairie d’Eymet, par exemple, on n’achète pas juste un livre. On échange, et au final, pour le premier anniversaire de la librairie nous allons mener les animations d’intelligence collective. La place au vide a toute son importance : nous nous laissons surprendre par des envies de collaborer avec des gens qui partagent les mêmes valeurs que nous. On n’avait pas pensé que le livre serait tant au centre de nos préoccupations, et aujourd’hui, ça va être le premier levier de petites actions culturelles diverses.
C.S. : On communique aussi sur les réseaux sociaux. On promeut aussi nos événements par de l’affichage sur les 3 communes alentour que sont Eymet, Castillonnès et Issigeac. On préfère se concentrer sur les villages qui ont davantage besoin d’animation, plutôt que Bergerac dont les habitants ont déjà un accès solide à la culture.
Il y a donc un véritable enjeu dans un territoire rural comme le Grand Bergeracois à fédérer des gens de centres d’intérêt différents ?
C.S. : C’en est un pour nous. C’est notre vision de la vie, de la société actuelle. On a cruellement besoin de se rassembler, de se retrouver, d’échanger. Nous avons envie d’offrir un espace qui le permet. Nous ne savons pas si c’est un besoin fondamental sur ces territoires-là, mais nous pensons que ce sera toujours mieux si les gens se rencontrent. Et c’est déjà le cas. On a réussi à fédérer des gens qui ne se connaissaient pas forcément à la base, et qui ne se seraient pas forcément rencontrés sur d’autres espaces de leur vie.
A.A.-M. : Par exemple, il n’y a pas d’offre de loisirs pour ma fille de 18 ans. À partir du moment où les enfants sortent de l’accueil de loisirs classique, ils vont au lycée à Bergerac. Ils sont là-bas plus 35 heures par semaine. Ils vont donc faire leurs activités là-bas aussi. Du coup, ici il ne se passe plus rien. Les habitants ruraux sont finalement assez isolés. Ils vont se retrouver autour de la chasse ou du rugby. Ils sont cloisonnés dans leurs différents clubs et dans leurs différentes activités. Il manque clairement d’endroit où tout ça est lié, mélangé, comme un centre social, une MJC ou des centres d’animations comme à Bordeaux, où on retrouve de l’offre pour tout le monde. Ici, soit on est chasseur, soit sportif, soit « cultureux », mais le mix ne se fait pas naturellement.
Y a-t-il des acteurs précis de la région avec qui vous aimeriez collaborer, coopérer pour faire émerger le projet ? Pour faciliter vos actions ?
A.A.-M. : La coopérative des tiers-lieux nous aide grandement à ce propos. Dans le cadre de ma formation avec eux, une tutrice nous accompagne dans nos projets. Le 12 septembre, on a une réunion importante de prévue. On invite à La Moulinette tous les tiers-lieux émergents du coin. On reçoit la MONA, qui est l’organisme des offices du tourisme de Nouvelle-Aquitaine, avec qui nous voulons travailler sur une offre mutualisée pour du tourisme local à destination des gens locaux. On fait venir Pôle emploi pour aborder les chantiers d’insertion. On fait venir le chargé de développement de l’économie sociale et solidaire de la Dordogne pour s’inscrire dans une démarche d’économie sociale et solidaire qui correspond à nos valeurs. Il y aura également la Coopérative des Tiers-Lieux, l’organisme « Sport et Loisirs de Dordogne ». En fait, tous les acteurs qui mettent en réseau et qui mutualisent l’offre socio-culturelle, touristique vont se retrouver autour de cette table ici pour la mise en place d’une mutualisation de l’offre sur le territoire.
Justement quels sont les éléments sur lesquels vous auriez besoin d’aide très concrète ?
A.A.-M. : Il nous manque principalement de l’argent pour créer des emplois. Ensuite, il nous faudra un local pour accueillir les gens. Dans un premier temps, ça va se faire dans mon salon, puis dans un deuxième temps dans une pièce qu’on va libérer pour faire de la formation et des réunions. Dans l’idée, on souhaite ensuite investir dans un bâtiment plus costaud et avoir un habitat plus léger. L’un des avantages de nos métiers d’avant : on sait chez qui taper pour les subventions, on connaît les dispositifs, ou on sait les repérer. Si des mécènes lisent cet article, il n’y a bien sûr aucun souci. On va aussi se faire accompagner par le dispositif d’accompagnement local à propos de la gestion administrative, de la fonction employeur et de la fonction financière. Pour l’activité “formation », nous cherchons à nous rapprocher d’un autre organisme de formation. Il faut développer des relations avec tous les partenaires jeunesse, que ce soit les ALSH, les écoles.
Combien de temps vous laissez-vous avant de dire que cette expérimentation est viable ?
C.S. : Nous nous étions donné cinq ans pour commencer à avoir un rythme de croisière. Ça fait un an qu’on est installé tous les six à plein temps. Il nous reste donc trois-quatre ans pour avoir un projet qui correspond à ce qui serait notre « routine ».
A.A.-M. : Le but est de pérenniser cette mobilisation. Pour l’instant, il y a une émulsion car nous venons d’arriver. Si on voit qu’on a pérennisé cette mobilisation d’ici trois-quatre ans, et qu’il y a vraiment un besoin et une envie dans le coin, on investira dans des choses un peu plus dures et plus pérennes comme un bâtiment. Et au final, si ça ne fonctionne pas, on aura l’humilité de se dire que ça ne se fait pas à cet endroit et on ira travailler ailleurs. En soi, ce n’est pas si grave.
L’association La Moulinette : fonctionnement, valeurs de base et activités menées
Dans sa structure : comment l’association de La Moulinette, qui fait le pont entre vos différents projets, fonctionne-t-elle ?
A.A.-M. : C’est une association type Loi 1901, à la gouvernance horizontale. Nous avons mis en place un comité de pilotage de l’association qui est constitué des six habitants-fondateurs de la « Compagnie de la Moulinette ». Nous sommes là pour garantir le cadre de référence établi, les valeurs qui nous tiennent à cœur pour faire partie de l’association, et le foncier. Ensuite, le comité d’animation est constitué des six fondateurs et de nos dix bénévoles, qui ont adhéré au projet depuis son lancement. Le comité d’animation conçoit, réalise et anime les projets liés à la culture, à la formation, à l’accompagnement et à l’accueil. Enfin, chaque activité professionnelle dispose de sa propre entité juridique.
Quelles sont les valeurs et principes fondateurs de l’association La Moulinette ?
A.A.-M. : Parmi les valeurs qui nous tiennent à cœur, il y a la non-discrimination et le principe de laïcité. C’est-à-dire que tout le monde est accepté sans discrimination de genre, de religion ou de milieu social. C’est le vivre-ensemble qui nous porte puisqu’on est tous issus de l’éducation populaire et que ce sont nos valeurs communes.
C.S. : Le fait de sortir de son entre-soi est primordial pour nous tous. L’écologie au sens général du terme, que ce soit le respect du vivant, de vivre pour la nature et non l’inverse.
A.A.-M. : Autre principe qui nous tient très à cœur, c’est la liberté d’engagement. Dans cet engagement de bénévoles, le mot d’ordre, c’est de « se faire plaisir » sans que cela soit une contrainte. Si vous n’êtes pas apte à venir à une réunion, à participer à un événement : c’est votre choix. Il n’y a pas de jugement d’investissement. Non, chacun fait comme il a envie et donne ce qu’il a envie de donner. Il y a des moments où tu as autre chose à faire, des moments où ton esprit est occupé par des tracas de la vie qui empiètent sur ton envie d’être avec le collectif. Cette notion est vraiment précieuse pour nous.
C.S. : Autre élément qui est revenu très vite, auprès des 16 membres du comité d’animation : c’est le fun, de manière très basique. On a envie de prendre plaisir individuellement, et que ce soit aussi le cas pour les gens qui viennent une fois sur un événement, ou pour faire une interview, ou qui habitent ici.
En partant de ce constat de place du vide, de difficulté à trouver des activités pour les jeunes, comment peut-on mobiliser la jeunesse à venir ou à s’impliquer sur vos actions ?
A.A.-M. : C’est un vrai enjeu et c’est vraiment compliqué. Il y a d’abord un problème de mobilité puisqu’il faut faire venir les gens jusqu’à nous. Notre problème : toutes les communes du territoire sont à 10-15 km les unes des autres. Soit les gamins sont dans les villes où se trouvent leurs lycées ou universités, soit ils rentrent chez leurs parents et restent avec leur groupe de copains. Mais ça ne va pas plus loin.
C.S. : En milieu rural c’est toujours le plus complexe. J’ai travaillé à Targon en Gironde. À partir du lycée, les adolescents étaient tous en internats. Le week-end, ils se retrouvaient entre eux et ne venaient plus au Point Rencontre Jeunes. Alors, est-ce un besoin qu’il y ait des activités pour eux ? Ne les vivent-ils pas déjà en internat ? Ce qui est sûr, c’est qu’en territoire rural, on retrouve soit des jeunes qui sont sur-sociaux, qui sortent beaucoup; soit des jeunes qui sont à l’extrême inverse et qui ne sortent pas de chez eux.
A.A.-M. : L’idéal serait de trouver un groupe de jeunes qu’on mobiliserait autour d’un projet de voyage par exemple. On pourrait les accompagner sur la démarche « projet » et c’est comme ça qu’on peut les avoir. Mais ça reste la tranche d’âge la plus complexe, et sur laquelle on aura le plus de difficultés. En revanche, nous sommes sur plusieurs projets de chantier participatif, de projets de réinsertion professionnelle. Nous mettons en place des partenariats avec des acteurs : faire des séjours de rupture avec des foyers de jeunes, travailler avec Pôle emploi sur la réinsertion même si ce sera plutôt des 18-25 ans.
Pour synthétiser votre idéal : que se passera-t-il à minima comme activité au sein de ce tiers-lieu ? Pouvez-vous faire une petite liste ?
C.S. : Au minimum, il y aura des cabanes, gîtes insolites, de la floriculture et du maraîchage qui seront notre vitrine. Ensuite, il y aura une sorte de pépinière à projets : les gens pourront venir ici pour développer des projets dont ils ont envie. Il y aura aussi de la formation et de l’animation socio-culturelle, parce que c’est ce qu’on sait faire de mieux. Nous aurons aussi de la transmission à faire sur tout ce qui est relatif à la paysannerie. On est en train de monter un petit projet d’outillage, de paysannerie, dans la même veine que « L’atelier paysan », qui remet au centre l’outil paysan pour qu’il soit vraiment ergonomique, accessible, et sans trop d’investissement.
A.A.-M. : On a donc aussi la ferme pédagogique, le jardin partagé. On va faire venir des étudiants en animation socio-culturelle. Il y a un grand travail à livrer pour accueillir les gens et traduire ce projet associatif de manière plus visuelle et accessible à tous.
C.S. : On souhaite aussi faire des événements en lien avec le maraîchage et les fleurs, comme une vente à la ferme le tous les vendredis soir. Que les gens qui achètent leur panier profitent aussi d’un petit café culturel, prennent une bière et passent un bon moment en achetant leur panier – ou pas d’ailleurs.
A.A.-M. : Et dans ce café culturel, l’idée c’est qu’une fois par mois, il y ait un petit événement allant du petit concert au loto pour les plus ou moins vieux, à un conte pour enfants.
C.S. : Nous avons aussi nos 4 événements par saison : la fête du printemps, journée familiale avec des stands, des ateliers et un petit concert; la fête de l’été, avec des concerts beaucoup plus festifs; la fête de l’automne, avec un bal des monstres après Halloween et un concours de soupe; et enfin la fête de l’hiver.
A.A.-M. : On aimerait aussi développer une ressourcerie. On a déjà des idées, et on veut développer le tout dans l’idée d’« œuvrer et pas travailler ». Ici, on ne travaille pas, on œuvre. Et œuvrer, ça prend une dimension collective. À partir de septembre, on lance le coworking avec une entreprise de lactofermentation, une sur la gestion de patrimoine, un formateur, et nous avec notre projet du tiers-lieu. S’il y a des liens entre nos différents secteurs professionnels et qu’on peut monter des projets ensemble, alors on œuvre différemment et ensemble. On n’est pas là pour se faire mal en fait.
C.S. : Et pourtant, on n’a jamais autant bossé que depuis qu’on ne “travaille plus”… Mais ça a du sens !
Propos recueillis à Plaisance, le jeudi 6 juillet 2023, par Valentin Nonorgue.