La Piraterie des Galinoux à Bergerac : de la ferme au camping, tout passe par la coopération
Allan Wauters est le gérant de la Piraterie des Galinoux, une ferme en permaculture située à Bergerac. Il nous explique comment ses activités de ferme pédagogique et de camping coopératif prennent forme pour adopter un regard nouveau sur la façon de cultiver et de partager. Entretien.
Qu’est-ce que la Piraterie des Galinoux ? Comment est-elle née ?
Nous avons commencé depuis notre maison familiale, qui se révèle être une ferme assez grande. Comme j’avais à coeur de produire notre alimentation, j’ai lancé un jardin-forêt. Puis nous avons initié une prestation de camping à la ferme, notamment pour rembourser le crédit bancaire. Nous vendons aussi des légumes et fruits de saison ainsi que des graines paysannes. Je mets également une partie de mon terrain à disposition des volontaires pour qu’ils façonnent leur espace d’entrepreneuriat agricole en créant leur micro-ferme.
Un autre rapport à la production alimentaire et à la coopération
Quel est l’impact que vous pouvez avoir sur le Grand Bergeracois ?
Je me considère comme un catalyseur de symbiose. Sur le territoire, j’essaie d’accélérer le changement de pratiques des gens en leur proposant des solutions que j’estime être bonnes. Par exemple, j’entretiens un jardin pédagogique à Jean-Moulin où j’initie des enfants au rapport avec le vivant. Notre camping est aussi doté d’une vision pédagogique. Mais c’est surtout via le jardin partagé de la ferme que nous faisons évoluer les mentalités. Les gens viennent voir comment j’arrive à cultiver sans eau, sans intrant et presque sans travail (rires)… De la façon la plus écologique possible et en respectant la biodiversité.
Vous proposez vos services lors de prestations ou d’ateliers citoyens gratuits ?
La plupart des activités que je propose sont gratuites ou à prix libre. Pour le travail au jardin, les gens donnent un coup de main pour l’entretien, puis ils repartent avec les récoltes du moment. J’effectue d’autres prestations mais je tiens à m’adapter aux moyens des structures clientes : s’ils ont beaucoup de fonds, j’accepte d’être très bien payé; s’ils n’en ont pas, je propose quelque chose de moins cher.
Comment le lieu s’anime-t-il ?
Globalement, je suis seul à m’occuper de l’agriculture et de la gestion du camping. Ma femme m’aide pour la rénovation de l’espace. Ensuite, j’ai quelques copains qui viennent me prêter main forte. Et puis comme nous proposons un camping coopératif, les gens nous aident à entretenir les lieux en échange de leur hébergement.
"Plus de coups de main" car "beaucoup de choses possibles
De quoi auriez-vous besoin pour développer davantage votre activité ?
Nous avons besoin de plus de coups de main. L’idéal est de travailler avec des gens qualifiés et autonomes qui peuvent construire des cabanes, améliorer le jardin, faire des semances paysannes et les distribuer.
Avec quels acteurs du territoire serait-il intéressant de coopérer pour vous ?
Il y a beaucoup de choses possibles. Je n’ai pas d’idée précise pour le moment mais je suis totalement ouvert à la coopération. Et nous verrons bien ce que la vie amène.
Des propos recueillis le 22 juin 2024, par Valentin Nonorgue.