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Tourisme estival 2024 en Bastides : clientèle française en baisse, fidélité étrangère et nouveaux concepts

Crédits : Lezbroz

En cette fin de haute saison touristique en Grand Bergeracois, nous vous proposons l’interview de Pauline Gasseling, directrice de l’office de tourisme des Bastides Dordogne Périgord. Chiffres clés, nouveautés et enseignements à en retirer : nous faisons le point sur la saison estivale qui vient de s’achever.

Comment s’est déroulée la saison estivale sur le territoire des Bastides Dordogne Périgord ?

La saison a commencé de façon plus tardive que d’habitude, avec un mois de juillet particulièrement calme, marqué par l’absence des clientèles françaises. Heureusement, le mois d’août a tenu ses promesses, mais n’a pas compensé entièrement la baisse de juillet.

Recul de la clientèle française, stabilité de celle étrangère

Avez-vous observé de nouvelles tendances qui se dégagent dans le type de tourisme pratiqué ?

Nous constatons depuis quelques années des séjours plus courts, avec des jours d’arrivée autres que les samedis, ce qui n’est pas sans conséquence pour les hébergements locatifs. Les réservations sont également de plus en plus tardives. La clientèle française est en recul, mais nous avons la chance d’avoir une clientèle étrangère fidèle.

Quels sont les premiers chiffres importants à propos de l’été 2024 ?

Nos bureaux d’information touristique ont renseigné 12 000 visiteurs entre nos différents locaux situés à Monpazier, Beaumont, Cadouin et Lalinde. Par ailleurs, nous avons augmenté de 49% le chiffre d’affaires réalisé par la boutique de notre office du tourisme sur les mois de juillet et d’août. D’un point de vue plus large, le Pays de Bergerac a enregistré 1 570 764 nuitées marchandes pour juillet et août (baisse de 3%, d’après Fluxvision).

Certains disent “[qu’il] n’y pas eu d’été…” Que répondez-vous à cette affirmation ?

Nous avons bien eu un été, mais concentré uniquement sur le mois d’août. La météo de septembre n’a pas permis de le prolonger après la rentrée scolaire, comme c’est traditionnellement le cas.

L’après-saison du tourisme estival : “Une carte à jouer sur les vacances de la Toussaint”

Qu’est-ce qui fait la force des Bastides en période touristique ?

Notre force réside dans la diversité de l’offre touristique. Le territoire est aussi riche de patrimoine que d’activités pleine nature, toutes deux plébiscitées par les visiteurs en quête de vacances qui ont du sens. Notre emplacement stratégique, entre Bergerac et Sarlat, est également un atout. Tout comme notre offre d’hébergements.

Quelles nouveautés avez-vous lancées cet été ? Quelles en ont été les retombées ?

Nous avons déménagé notre Bureau d’Informations touristiques à Lalinde, sur la place, en plein cœur de ville. Le local a été designé avec la même charte que les autres BIT. Les avantages ont été immédiats : une fréquentation en hausse de 25% sur les deux mois d’été, et un chiffre d’affaires boutique en augmentation de 350%.

Peut-on dire que la saison est finie, à la mi-octobre ? Ou y a-t-il d’autres animations qui continuent ?

La haute saison est en effet terminée. Nous avons encore une carte à jouer sur les vacances de la Toussaint. À l’initiative du Comité Départemental du Tourisme, nous lançons cette année la première Fête des Bastides et du Vin, du 25 au 27 octobre prochain. Toutes les bastides de notre territoire participent et proposent des animations très variées autour de l’histoire des bastides, mais aussi des dégustations, des marchés médiévaux, etc… Le plan de communication hors département devrait attirer une clientèle des départements limitrophes.

Quel regard portez-vous sur le défi d’être très actifs l’été et de proposer des événements pour les locaux hors saison estivale ?

C’est une nécessité. Une étude réalisée par le Département il y a quelques années révélait que les touristes avaient peur de s’ennuyer en Dordogne. Il faut rivaliser d’initiatives et surtout les faire connaître pour sortir notre épingle du jeu. Le Périgord bénéficie d’une belle notoriété, mais nous sommes une destination assez chère par rapport à d’autres départements intérieurs. Hors juillet-août, notre cible est bien évidemment les habitants du territoire. C’est donc notre rôle de les inciter à consommer leur territoire, et permettre ainsi à des opérateurs économiques de maintenir leurs activités à l’année.

Les grands gagnants du tourisme estival 2024 : “Le Château de Biron a connu une hausse importante”

Le bus office du tourisme itinérant : quel a été son impact ? Cela a-t-il réussi à pallier le désintérêt des touristes pour l’office en bureau ?

Nous avons renseigné plus de 1 600 personnes cet été, soit une hausse de 20%. Que ce soit lors de fêtes de village, de marchés hebdomadaires, de marchés gourmands… Les retours sont très positifs et les visiteurs apprécient qu’on aille à leur rencontre.

Quels sont les sites touristiques qui connaissent une belle ascension sur les Bastides ?

La fréquentation touristique s’est maintenue sur l’ensemble des sites de visite. Mais le Château de Biron a connu une hausse importante cette année, grâce à une couverture médiatique importante et aux nombreux tournages accueillis. 

Comment pensez-vous vous améliorer au regard de cette saison et en perspective de l’année prochaine ?

Nous sommes en pleine préparation des plans d’action. Nous savons déjà que nous allons revoir nos concepts et la fréquence de nos soirées estivales (visite aux flambeaux, escape games, soirées contées) afin de répondre à la baisse de clientèle française. 

Pour retravailler notre image et attirer une destination plus jeune, nous venons d’investir Tiktok, qui bien que discutable, reste le moyen le plus efficace pour atteindre les jeunes. Nous travaillons donc sur une stratégie éditoriale avec la création de contenus scénarisés pour valoriser notre destination.

Propos recueillis par Valentin Nonorgue, le 14 octobre 2024.