Indre-et-Loire (37) : rendre l’intervention associative auprès des habitants plus cohérente et efficace grâce à un collectif d’associations

Dans le département de l’Indre-et-Loire, les associations intervenantes sur les Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville ont décidé de mettre en place le Réseau Ouvert de la Coopération (ROC). Cette idée est née suite à un constat : la situation des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville ne s’arrange pas (pauvreté en augmentation, habitat à faire progresser, sécurité parfois difficile). Et l’expertise associative est gommée par un schéma descendant. Le collectif ROC permet à ces associations de rendre leur intervention auprès des habitants plus cohérente et efficace.

Pour en savoir plus, les équipes de Territoires-Audacieux.fr ont interviewé Cyril Carteau, co-directeur d’ID37, structure animatrice du collectif ROC.

Cette initiative a été repérée suite au « Concours : initiatives coup de coeur » co-organisé avec Villes au Carré

Qu’est-ce que le « ROC – Réseau Ouvert de la Coopération » ?

Le Réseau Ouvert de la Coopération est un collectif. Ce n’est pas une entité propre. Il est composé de trois instances : le comité de pilotage qui comprend 25 membres. Il est animé par « ID37 » . Le groupe d’outillage afin d’outiller une coordination sur nos territoires : wiki, liste de diffusion, cartographie, agenda partagé. Cela doit permettre la montée en compétence. Enfin, un groupe stratégique « porte parole » afin de définir une vision commune et associative. Ce groupe permet aussi de favoriser les échanges entre acteurs associatifs et institutionnels (stratégies, orientations, axes, objectifs…). Ainsi nous voulons gagner en cohérence et en efficacité pour être au service des habitants et des territoires.

Quelle est l’histoire de votre collectif ?

Le ROC s’est constitué à l’initiative des associations intervenantes sur les Quartier Prioritaire de la politique de la Ville (QPV). Elles sont en majorité orientées vers l’éducation populaire. L’idée du projet a été lancée en 2015, mais c’est en décembre 2017 lors du séminaire fondateur du projet que nous avons annoncé officiellement la naissance du ROC à Tours Métropole avec une lettre d’information à Mme la préfète. Notre constat était que le fonctionnement actuel de la politique de ville ne nous permet pas, nous associations, de nous exprimer. Nous restions des opérateurs dans la majorité du temps. Au départ l’essence de la politique de la ville (créée dans les années 80) était justement de travailler autrement, en décentralisation. L’idée était de réunir les acteurs associatifs et institutionnels pour réfléchir le territoire en quittant la logique sectorielle à l’œuvre jusqu’alors. C’est pour cela que nous avons souhaité recréer un collectif d’associations afin de retrouver nos places d’associations et non de simples opérateurs des décisions prises par les collectivités.

Avez-vous pu mesurer les impacts ? Quels retours avez-vous depuis le commencement de l’initiative ?

Depuis le commencement, nous avons pu noter des impacts à deux niveaux. Au niveau du collectif, le nombre de participants est en augmentation et des coordinations locales ont émergé grâce au ROC. C’est le cas par exemple avec la « CAAPS » à Joué-les-Tours. Au niveau institutionnel, le ROC est vu comme un interlocuteur crédible par la ville. Par exemple, la préfecture de Tours Métropole nous utilise comme un interlocuteur entre elle et les associations.

Où avez vous trouvez les financements ?

À ce jour nous n’avons pas trouvé de financements. Nous sommes donc tous bénévoles. Cependant, une demande est faite pour récupérer de petits financements en 2020. Nous souhaitons soutenir la coordination et mettre en œuvre des actions communes dans notre collectif.

Quels conseils donneriez-vous à une personne souhaitant se lancer dans la même initiative ?

Si un élu crée un réseau associatif, le sens sera modifié. Cependant, les élus ont un rôle à jouer en soutenant ces initiatives, en s’appuyant sur des formes de démocratie locale pour impulser leur politique. Par exemple, il faut travailler les orientations du Contrat de Ville avec les associations, renforcer le financement associatif et s’appuyer sur les Conseils citoyens.

Propos recueillis par Maëlle Alibert