Une plateforme numérique pour permettre aux collectivités de mieux exploiter le potentiel de leurs terrains de tennis

La lettre de l’impact positif s’intéresse cette semaine à un outil qui permet aux collectivités publiques de mieux exploiter le potentiel des terrains de tennis de leur territoire. La plateforme Les Déchainés propose d’aider les associations à se développer en prenant le virage du numérique. Derrière cette première idée, les équipes du site espèrent à terme libérer les différents usages du sport en ville.

Pour en savoir plus, Territoires-Audacieux.fr a interviewé Nicolas Faydide, fondateur du site Les Déchainés.

Sommaire:

– Mise en place du projet –

Quels sont les besoins des villes dans le domaine du sport ?
De ce que nous observons depuis notre position de partenaire des collectivités, nous constatons que les villes ont besoin d’aide pour accompagner leurs associations dans leur vie quotidienne et dans la gestion des infrastructures. Notre idée, derrière, c’est de proposer du sport dans un objectif de bien-être de ses habitants mais aussi de lien social.

À quels enjeux d’un territoire les Déchainés répondent-ils ?
Les Déchaînés accompagnent les mairies et les clubs de tennis dans leur digitalisation. Ces clubs sont souvent vieillissants et peinent à s’adapter aux nouveaux modes de consommation du sport. Les Déchaînés proposent donc un outil rapide et intuitif permettant de gérer tous les aspects de son association (école de tennis, communication, paiement etc.) mais aussi un service de location horaire permettant de s’ouvrir vers l’extérieur, d’être plus visible et de valoriser les terrains non occupés.

Vous travaillez par exemple avec la commune de Beaumont-sur-Oise, quelles ont été les différentes étapes de mise en place ?
Nous avons d’abord rencontré l’équipe des sports de la ville pour comprendre leurs besoins et leurs relations avec l’association. Une fois le besoin compris, nous avons rencontré le président et le directeur sportif du club de tennis pour expliquer la démarche et faire le lien avec les équipes de la mairie. Ensuite, nous avons mis en place rapidement nos deux produits (outil de gestion et location horaire) pour redonner du dynamisme au tennis sur ce territoire. Enfin, régulièrement nous avons le club et la mairie au téléphone pour suivre l’avancement du projet.

Que proposez-vous aux collectivités qui souhaitent travailler avec vous ?
Nous proposons un partenariat en deux étapes. La première consiste en un partenariat gratuit permettant de mettre sur notre site (lesdechaines.fr) les terrains non occupés par l’association. Nous nous rémunérons sous forme de commission pour chaque partie vendue par notre site. Cela permet à la mairie de mieux utiliser ses terrains et de faire connaître son association sportive. Cette étape nécessite une mise à jour des disponibilités de
la part du club ou de la mairie. La seconde étape correspond à l’utilisation de notre outil de gestion. Cette étape permet de totalement automatiser la
location horaire (plus de mise à jour de planning requise) et d’offrir à son association un véritable outil de digitalisation. Cet outil a un coût par mois en fonction du nombre de membre dans l’association sportive.

– Le projet aujourd’hui –

Sur la commune de Beaumont-sur-Oise , qu’est ce qui a changé pour la gestion des terrains de tennis ?
Les terrains de tennis sont toujours utilisés en priorité par l’association de tennis. Le club peut utiliser le nombre de terrains nécessaires pour son école de tennis, le jeu libre, ses événements, etc. En revanche, désormais, les courts non utilisés sont mis en ligne sur lesdechaines.fr. Ce qui a principalement changé c’est que des personnes non-membres du club peuvent désormais découvrir les infrastructures. Cela a principalement deux avantages. D’un côté, il est possible de capter un public qui ne veut pas s’engager sur une année. Et de l’autre, il est possible de faire découvrir les terrains et in fine l’association à un public nouveau. L’avantage pour la municipalité est donc de valoriser ses terrains et l’avantage pour l’association est de profiter d’une meilleure visibilité.

Qu’est-ce que cela change pour les usagers ?
Rien ne change pour les usagers du club. En revanche, cela permet aux usagers qui n’ont pas de cotisation au sein de l’association de pouvoir aussi profiter des infrastructures.

Quel travail est réalisé chaque jour par la plateforme des Déchainés ?
Chaque jour, notre équipe a pour objectif de mettre en avant ses partenaires afin de valoriser leurs créneaux inoccupés. Cela passe par le développement deux axes : Une meilleure visibilité en ligne (via du référencement, de la publicité sponsorisée, des relations presse etc.) et l’élargissement du réseau d’intermédiaires (campus étudiant, comité d’entreprise etc.) qui cherchent à proposer du sport à leur public.

Quel est l’intérêt pour une collectivité de travailler avec vous plutôt qu’uniquement avec les acteurs associatifs de son territoire ?
Les acteurs associatifs sont dimensionnés et structurés pour gérer une association, un club. Leur rôle et leur compétence ne leur permettent pas d’avoir une stratégie en ligne, de gérer un public nouveau, de faire du paiement en ligne etc. Ceci étant dit, nos actions sont complémentaires de celles réalisées par les acteurs associatifs. Je ne considère pas qu’il faille opposer les deux. Il faut faire les deux et les faire marcher ensemble.

Quel retour avez-vous de la commune de Beaumont sur Oise ?
Les retours sont pour le moment positifs. La commune propose un service nouveau qui permet de redonner du dynamisme au tennis pour les habitants de la ville.

– Dupliquer le projet  –

Combien coûte votre initiative pour une collectivité publique ?
Nous avons deux types de partenariats. Le premier est gratuit. Nous proposons à notre partenaire de mettre les créneaux de son choix sur lesdechaines.fr. C’est à lui de maintenir un planning à jour des disponibilités en fonction de l’actualité du club. Cela demande donc une mise à jour régulière. Nous nous rémunérons à chaque partie vendue sur notre site par une commission de 25%. C’est la mairie/club qui fixe le prix.
Le second partenariat que nous proposons est payant. Il donne accès pour la collectivité publique, à la totalité de notre outil de gestion et permet notamment de totalement automatiser les mises à jour de planning. Tout devient donc automatique. Le prix dépend du nombre de membres du club de tennis (0,19€TTC/mois/membre). La commission de 25% s’applique.

Quel(s) impact(s) avez-vous mesuré sur les territoires sur lesquels vous travaillez ?
L’impact principal est la hausse des taux d’occupation des infrastructures. C’est un enjeu fondamental pour les collectivités afin de maintenir son parc d’infrastructures en bon état et de continuer de proposer une politique sportive ambitieuse.

Quelles ont été les difficultés rencontrées lors du lancement de vos premiers partenariats avec les collectivités publiques ?
Il y a un vrai travail à faire auprès des clubs pour expliquer le projet et leur faire comprendre que nous n’allons pas freiner le développement des associations en prenant des créneaux mais bien au contraire. L’idée est aussi de les aider à être plus visible et à dynamiser leur club. Les membres restent prioritaires et les terrains utilisés par les extérieurs ne gênent pas les membres.

Le sport doit-il être un des enjeux des élections municipales de 2020 ?
Je crois que oui. On nous répète sans cesse que le sport est important pour la santé et de plus en plus. Les pouvoirs publics doivent donc joindre les paroles aux actes et proposer une politique sportive ambitieuse qui rende la pratique du sport plus simple et démocratique. Proposer de faire du sport plus librement sans mettre en danger les associations est donc fondamental.

Propos recueillis par Baptiste Gapenne