Arcueil se transforme pour devenir une ville comestible

Arcueil a décidé d’agir sur son territoire pour rendre réelle la notion d’agriculture urbaine. En développant son projet « Arcueil Comestible », la mairie propose à ses citoyens de se réapproprier les espaces verts de la ville.  Les élus ont un double objectif : développer une production locale tout en sensibilisant les habitants. Le projet a été entièrement co-construit avec les Arcueillais entre 2014 et aujourd’hui ce qui en fait également un exemple de participation citoyenne.

Territoires-Audacieux.fr a interviewé Simon Burkovic, adjoint au maire d’Arcueil en charge de la Transition Écologique, des espaces verts et la nature en ville.

Sommaire:

– Mise en place du projet –

Comment l’idée vous est-elle venue ?

Cela a commencé en 2013, en amont des municipales de 2014. J’ai intégré une liste qui comprenait le maire sortant Daniel Breuiller. Nous avons mis en place dans le cadre de notre campagne une fabrique citoyenne. Nous avons fait participer entre deux et trois cents citoyens à l’élaboration de notre programme municipal. Une des idées qui est ressortie de cette démarche était de proposer un Conseil municipal de l’utopie et du rêve. L’objectif était de pouvoir s’autoriser tout ce que l’on voulait. Chacun pouvait y proposer son projet. Dans ce cadre, j’ai proposé d’entamer une transition vers une ville comestible qui comprendrait des potagers, des vergers… Tout en travaillant sur l’agriculture urbaine et notre rapport à l’alimentation.

Quel est le concept de la ville comestible ?

Ce n’est pas nous qui l’avons inventé. Il y a l’association Vergers Urbains qui est active dans la région parisienne qui a beaucoup travaillé autour de cela. La genèse du concept vient même de plus loin puisque nous nous sommes aussi inspirés des travaux réalisés par les « Villes et Territoires en transition » (concept de Rob Hobkins). L’idée, c’est de travailler sur l’alimentation et comment il est possible en ville de reprendre la main. Il y a cette volonté de tendre vers l’autonomie. Dans l’espace urbain, nous sommes dépendants des différents circuits de distribution et de l’espace disponible. Nous avons donc voulu réfléchir à la manière dont on peut cheminer avec nos propres forces vers une réappropriation de la production.

Cela s’inscrit dans votre volonté d’inscrire la ville dans la transition écologique ?

Le premier mouvement que nous avons pu créer dans le cadre de cette initiative, cela a été de travailler sur la sensibilisation. Il fallait trouver des utopies concrètes pour donner corps à cette démarche. La ville comestible c’est vraiment cette idée : reprendre en main l’alimentation à travers une dimension ludique. Cela a beaucoup d’avantages par rapport à la biodiversité, environnement, le climat… C’est donc bien une brique de la transition écologique. En plus, c’est un élément en forte transversalité avec tous les autres éléments de la transition car avec la ville comestible, il est possible de travailler autour de la démocratie, de la

participation…

Vous souhaitiez travailler autour de l’agriculture urbaine ?

Oui. C’est vraiment un récit. Nous avons amené une histoire sur notre territoire. Nous avons dit : nous avons un pouvoir de faire bouger les choses. Le citoyen peut être actif et pousser les autres échelles de décisions. C’est pour cela que nous avons vraiment décidé de baser notre projet sur deux piliers. Le premier c’est la vision : où veut-on aller et que veut-on construire avec les citoyens ? Pour cela, nous avons fait entre les citoyens, les services et les élus des groupes de réflexions. Le deuxième pilier c’est de faire tout de suite. Nous avons voulu directement montrer qu’il y avait de l’action et la transformation tout de suite. C’est pour cela qu’il y a eu les différentes actions dans les jardins. Nous avons donc décidé de mettre en place directement des espaces pour qu’ils soient cultivés. Ces deux piliers sont très importants et indissociables. Si vous n’avez que la vision, les gens vont dire « c’est bien mais on ne voit pas trop comment y aller ». Si vous n’avez que des actions, c’est bien mais sans grande direction vous ne pouvez pas avoir une transformation durable du territoire et des gens. Il ne faut pas oublier que pour changer nos modes de vie, il faut aussi qu’intérieurement, nous changions. Tout cela doit se nourrir d’un vrai récit et d’une vision de cette démarche.

Quelles ont été le différentes étapes de mise en place du projet ?

J’ai déjà parlé de la Fabrique Citoyenne avant les élections municipales. Cette phase s’est prolongée jusqu’en mars 2015. J’avais entre-temps été nommé conseiller municipal chargé notamment de la nature en ville. J’ai été chargé de respecter ce que nous avions mis dans le programme municipal, c’est-à-dire de la transition de notre ville vers l’idée d’une ville comestible. Pendant un an, nous avons réalisé un travail interne avec les services. Nous avons construit la stratégie de lancement. En mars 2015, nous avons pu passer à la deuxième étape, le lancement public de la démarche. Nous avons fait une réunion publique qui a attiré 125 personnes. C’était une belle réussite. Nous avons pu découvrir qu’il y avait une véritable attente citoyenne. Notre stratégie était d’allumer une étincelle. Cela a fonctionné. Nous avions été accompagnés par plusieurs acteurs comme Vergers Urbains, Graine de Jardins, Nature Parif (maintenant ARB) ou AgroParisTech. Durant cette deuxième étape, qui a duré jusqu’à début 2017, nous avons eu une démarche de co-construction avec les citoyens. Il y a eu plusieurs étapes. Certains groupes ont travaillé sur la vision. D’autres ont travaillé sur le concret. Il fallait agir tout de suite. En mars, il y a eu cette réunion publique. En avril, nous avons constitué le collectif Arcueil Ville Comestible avec des élus et des citoyens. C’est ce collectif qui a été le vecteur d’action. Dès cette réunion d’avril, nous avons également décidé de mettre en place un jardin tout de suite. En mai, nous avons donc lancé le jardin partagé Cauchy-La-Fontaine au cœur d’Arcueil. Nous voulions que ce soit une action virale pour montrer à quoi peut ressembler la ville comestible.

Par la suite, vous avez multiplié les projets ?

Oui cette étape a été importante. Nous voulions un dispositif qui puisse s’installer dans le long terme. Pour cela, nous nous sommes fait aider par Graines de Jardins. Avec les groupes de travail, nous avons défini la structure du dispositif. Nous avons abouti à une charte avec des intentions fortes sur la participation du projet, l’alimentation locale et saine, la dimension culturelle… Dans ce cadre, nous avons décidé de mettre en place un permis de végétaliser qui n’était pas forcément envisagé à l’origine. Nous avons ensuite mis en place le volet jardins collectifs avec une convention pour permettre à la fois aux jardins partagés et familiaux de se développer dans la ville. Cette phase s’est achevée début 2018. Aujourd’hui, nous sommes dans la mise en œuvre de l’ensemble du dispositif. Nous devons faire vivre la démarche !

Aucune étape n’aurait pu se faire si vous n’aviez pas entraîné les citoyens avec vous…

Le point de départ, c’était vraiment de faire avec les citoyens. Utiliser la co-construction. C’est le ferment global du projet. C’est ce qui a permis au projet de se développer dans de multiples directions. Il y a beaucoup de villes qui développent des projets de permis végétaliser ou des jardins partagés. Nous, nous souhaitions réfléchir avec les citoyens sur ce que nous voulions pour notre ville et sur comment la transformer. Cela permet aujourd’hui d’avoir de nombreux acteurs qui s’impliquent aujourd’hui dans le projet. Chacun le fait à son échelle. Nous avons même des débordements positifs puisque des copropriétés privés lancent des jardins partagés. Même des promoteurs s’y mettent! Là-dessus nous avons eu une influence en tant qu’acteur public. De nombreux acteurs s’emparent du projet. C’est très positif.

– Le projet aujourd’hui –

Concrètement, votre objectif, c’est que chaque espace vert de la ville devienne un lieu de production ?

Ce n’est pas forcément d’investir 100% des espaces libres car il y a également d’autres projets et d’autres démarches. Pour revenir sur le concept, nous savons qu’en produisant uniquement dans la ville, nous n’aurons pas une autonomie alimentaire de 100%. À Arcueil, si on s’en sort bien, on sera peut-être à 5 ou 10%. Nous avons donc également pensé depuis le début la création d’une relation avec les territoires ruraux autour d’Arcueil. L’idée est de développer des circuits courts agricoles. Il ne faut surtout pas s’enfermer dans l’idée de tout produire en ville. C’est aussi une histoire qui concerne la qualité de vie en ville. Quand on a de la nature autour de soi, on se sent mieux et on est en meilleure santé. De toutes façons, il va falloir végétaliser de plus en plus les villes. Nous devons arriver à des villes vertes. C’est un mot-valise mais qui évoque bien notre vision. Avec le projet « Arcueil Comestible », nous allons sensibiliser les gens. Les habitants vont progressivement plus souvent se poser la question d’où ça pousse, de l’utilisation de pesticides… Avec une expérience concrète, les habitants peuvent se dire « Oui c’est de cette ville-là dont j’ai envie ».

Justement, comment toucher les citoyens moins impliqués dans ces questions de transition ?

C’est très difficile de mobiliser. Il faut avoir une réponse en plusieurs temps. Ce qui est sûr, c’est que nous avons plusieurs centaines de personnes qui sont fortement impliquées dans notre projet sur les 20 000 habitants de notre territoire. En revanche, nous touchons toutes les personnes de la ville qui se promènent près d’un jardin partagé ou d’un permis de végétaliser. Donc même s’ils ne participent pas, des habitants sont très contents que le projet puisse se faire. Il y a un impact très positif. Mais il ne faut pas masquer les difficultés liées à l’implication des gens dans ce projet ou d’autres. Il faut être conscient également des cycles. Nous avons eu une première phase avec énormément de citoyens actifs. Puis un cycle un peu plus bas. Les bénévoles peuvent s’essouffler et c’est normal ! Il ne faut pas alors se décourager. Et c’est là que la vision est importante. La présence d’élus politiques qui y croient peut également tout changer. Il faut porter et être moteur.

Quels sont les différents types de jardin collectifs ?

Ce que l’on appelle un jardin collectif, c’est un lieu où plusieurs personnes sont impliquées pour jardiner. Cela s’oppose à un jardin privatif où une seule personne s’occupe de gérer le lieu. Il y a plusieurs types de jardins collectifs. À Arcueil, nous en avons deux. Les jardins partagés et les jardins familiaux. Ces derniers sont hérités de notre passé et de ce que l’on appelait à l’époque des jardins ouvriers. Ce sont des parcelles individualisées dans une grande parcelle collective. L’idée c’est que ce soit des parcelles qui puissent permettre à chaque famille de vivre. D’ailleurs dans le monde, c’est ce type de jardins qui nourrit la majorité des humains. Nous avons l’habitude de l’oublier à cause de l’industrie agro-alimentaire. C’est un système où chacun peut s’impliquer et peut cultiver sa parcelle. L’association des jardines familiaux d’Arcueil gère le turn-over et l’attribution des différents jardins. Nous avons actuellement deux sites de jardins familiaux sur la ville. Ils étaient existants avant le début de la démarche mais nous les avons renforcé depuis 2016 avec notamment des extensions. Sur les jardins partagés, c’est un concept plus récent. L’idée est de jardiner ensemble sur une parcelle collective. Sur les jardins familiaux, l’intention première est de produire. Sur les jardins partagés, c’est plutôt de créer du lien social et de l’animation dans le quartier. Sur les jardins partagés, il y avait deux expériences très différentes qui étaient en cours. L’une était reliée à notre maison des solidarités. L’autre était une expérience de désobéissance, sans cadre légal. Nous les avons tous les deux intégrés et avons pu en lancer d’autres depuis.Il y a actuellement 4 jardins partagés actifs sur la ville.

Quel est le principe des jardins pédagogiques ?

Les jardins pédagogiques sont des lieux où les enfants de maternelle et de primaire peuvent venir jardiner. C’est un des piliers de notre démarche de travailler avec les enfants. C’est important car ce sont eux qui seront dans ce monde plus ou moins difficile. Il faut les former dès le début. Cette volonté est très importante. Nous avons donc une animatrice jardin. C’est une ancienne employée du service parcs et jardins. Elle a été affectée à un rôle d’animation sur les jardins pédagogiques mais aussi sur les autres jardins avec les adultes. Elle intervient sur les temps scolaires et périscolaires. Par exemple, tous les mardis midi, dans l’une de nos écoles, elle vient planter et observer avec un groupe d’enfants. Quand les légumes et salades ont poussé, les enfants peuvent les ramener chez eux pour les déguster avec leurs parents. Ainsi ils racontent ce qu’il se passe et nous pouvons obtenir un effet boule de neige. Cela participe à l’idée de créer une toile la plus large possible. Notre terrain de jeu c’est Arcueil et nous essayons d’aider un maximum de projets menés par ceux qui vivent dans la ville.

Un autre exemple, c’est votre bac à glaner…

Oui. C’est un des derniers projets que nous avons développé. C’est une benne que nous avons pu recycler. Elle a été repeinte. Nous y avons mis de la terre et nous allons y planter des plantes comestibles. Elles pourront être cueillies. Il y a multi-dimension à ce projet car nous avons implanté la benne dans un ancien lieu de dépôt sauvage. C’est important dans notre projet que les différentes actions puissent avoir plusieurs impacts. Nous ne voulons pas des actions en silo mais nous souhaitons qu’elles soient inter-reliées à d’autres.

D’où viennent les parcelles utilisées ?

Au niveau de la ville et dans la construction du dispositif, nous sommes sur des parcelles qui sont de notre propriété : le jardin Cauchy, le jardin Roure, et le jardin des rêves [qui avait commencé de manière désobéissante]. Tout ça ce sont des parcelles de la ville. Elles sont mises à disposition et sont gérées par des conventions. Ces dernières sont mises à disposition des associations pour qu’elles puissent gérer l’animation et le jardinage. Ensuite il y a d’autres jardins partagés qui sont partagés via le bailleur social qui s’appelle Opaly. Il est aussi impliqué dans la démarche et il y a aujourd’hui un jardin partagé qui existe sur le territoire d’Opaly. Pour finir, il y a des parcelles privées dans lesquelles il y a des projets collectifs, même si elles sont limitées aux co-propriétaires. Nous, nous essayons de fédérer toutes ces actions pour qu’il y ait de la discussion et le sentiment d’appartenir à une communauté d’entraide.

– Dupliquer le projet –

Quel est le coût de l’initiative ?

Qualitativement cela ne coûte pas très cher. Cette initiative coûte assez peu cher par rapport à d’autres politiques que ce soit pour les investissements ou les multi-bénéfices obtenus sur la ville. Dans le cadre de la structuration du dispositif, au niveau de la ville, nous avons mis en place des budgets annuels qui permettent de soutenir les actions. En effet, pour les jardins collectifs et les permis de végétaliser, nous utilisons le système du 50-50. La ville amène la moitié de l’action et c’est le citoyen ou l’association qui apporte le reste. La ville finance l’investissement, c’est-à-dire les barrières, le récupérateur d’eau et la cabane pour les outils par exemple. Pour les permis de revitaliser, ça peut être des bacs, des pots, des bordures pour les pieds d’arbres etc. Quant à eux, les citoyens ou les associations fournissent les plantes et entretiennent l’espace. Le but est d’avoir les deux acteurs qui s’impliquent conjointement. Aujourd’hui nous avons un budget annuel d’investissement de 50 000 € et un budget de fonctionnement de 20 000 €. Ensuite, nous avons une animatrice jardin et une chargée de mission nature en ville à plein-temps. La chargée de mission est indispensable car si nous ne l’avons pas, nous avons un risque d’écueil. Il y a des cycles d’investissements pour les citoyens et les bénévoles. Si nous n’avons pas quelqu’un qui est toujours là pour accompagner, redynamiser, nous pouvons avoir un projet qui s’éteint puis disparaît. Si nous voulons l’entretenir à long-terme, nous avons besoin de moyens humains. Nous avons d’ailleurs eu une période un peu compliquée quand nous n’avions pas cette chargée de mission. Ça a été un long processus pour gérer ces difficultés car au début elle était à mi-temps. Aujourd’hui nous avons réussi à la pérenniser. 

Quels conseils donneriez-vous à un élu ou une élue qui souhaite se lancer ?

Ce que je viens de dire : de mettre les moyens. Particulièrement des moyens humains pour suivre la démarche. Pour nous, la condition de réussite a été d’impliquer les citoyens dès le début. Nous les avons impliqué dès la démarche de co-construction. Toutefois, il faut vraiment y croire et ne pas le faire de manière « communicationnelle » même si ce que nous avons fait a beaucoup de défauts. Il faut savoir réaliser ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. L’objectif, c’est de savoir comment nous pouvons faire mieux. Il faut faire confiance au citoyen même s’il peut être ignorant ou méconnaissant de la vie municipale, de l’agent, etc. Il y a beaucoup d’incompréhension entre les citoyens et les services municipaux mais faire confiance est un élément très important. Un dernier conseil : il faut oser se lancer et il faut y croire.

Quelles difficultés avez-vous rencontré ?

Il y a eu des difficultés sur la mobilisation des citoyens. Ce n’est pas simple de réussir à les impliquer, à ce qu’ils bougent. Sur les citoyens, la difficulté que nous avons observée c’était de savoir s’ils allaient aller plus loin après s’être engagé dans la démarche. Il y a plein de questions en tant que bénévole qui se posent et c’est vrai que nous avons eu des difficultés à structurer un mouvement citoyen. L’autre difficulté qui est encore présente c’est de construire un dialogue entre les agents et les citoyens. Les agents travaillent en journée alors que les citoyens c’est plutôt le soir ou le week-end. Une autre difficulté qui existe entre les deux c’est le temps d’action. Les citoyens sont sur des temps d’action rapide. Quand ils veulent lancer un jardin, ils souhaitent le faire dès le lendemain. Le temps des services, de l’administration, et de la décision est beaucoup plus long. Cela prend des mois, parfois un peu plus. Il y a aussi la façon de penser le projet qui est différent quand nous sommes salariés d’une ville ou quand nous sommes bénévoles. Le dialogue est donc nécessaire. Avoir ces deux acteurs piliers – les citoyens et la ville – est la condition de la réussite du projet d’Arcueil mais c’est aussi beaucoup de difficultés.

Est-ce payant politiquement ?

Certainement car il y a un impact positif sur la population. Nous verrons en 2020 si cela aura été payant. Je pense que c’est payant politiquement si nous nous impliquons vraiment. Personnellement, je suis un citoyen engagé avant d’être un politique. Je garde donc toujours cet élément d’humilité et d’implication vraie. Pour moi, toutes les politiques peuvent parler aux gens si elles sont dans un discours de vérité et dans une implication. Par exemple, certains parlent de la transition énergétique mais ils ne sont jamais dans l’action concrète. Mon militantisme est basé sur mon exemplarité. Mon point de départ c’était ça. Je suis plutôt un militant de la mobilité, du vélo. De ce fait, le point de départ est que je fais du vélo, et après je vais voir les autres et je partage mes idées comme quoi le vélo me plaît bien, que ça peut être intéressant pour l’intérêt général de développer le vélo etc. Pour les jardins c’est pareil : je vais faire le jardin, je ne suis pas là dans mon bureau d’élu à dire : « Les citoyens, vous faites le jardin, c’est très bien pour le climat etc. » Il faut l’incarner, et dans ce cas-là, c’est payant politiquement. C’est payant individuellement aussi car nous sommes impliqués dans des projets magnifiques, qui nourrissent le sens de notre engagement.

Propos recueillis par Baptiste Gapenne